La princesse des Ténèbres.
Ils pénétrèrent dans la ville sans rencontrer le moindre garde. Les portes de la ville, encastrées dans la gigantesque muraille de glace qui entourait Silbara, étaient grandes ouvertes. Derrière, les habitations couvertes de neige semblaient dénuées de tout relief. On y distinguait simplement une vitre par endroit, sans qu’il soit possible de voir ce qui se passait à l’intérieur. Les bâtiments étaient tous construits le long d’un gigantesque axe menant droit vers un édifice vertigineux. C’était sans doute la plus grande construction qu’Ash n’ait jamais vue. Elle dépassait quasiment les nuages. Sa base était un immense bloc de glace, et à ses quatre extrémités, une tour s’élevait si haut qu’il était impossible d’en distinguer le sommet. Des sortes de ponts de glace reliaient régulièrement ces tours. Et au centre, le bloc principal s’amincissait de plus en plus en s’élevant, jusqu’à former une pointe au sommet de laquelle brillait d’un bleu très doux une sorte de triangle ouvert sur la gauche.
– Personne pour nous accueillir ? demanda Laruku surpris. Je ne m’attendais pas à un tapis rouge, mais pas non plus…
– … à un froid glacial ? le coupa Kaïh en souriant.
Laruku soupira en guise de réponse. Ash quant à elle étouffa un petit rire. Pas vraiment parce que la remarque du jeune homme était drôle, mais plutôt parce qu’elle n’avait pas du tout eu l’effet escompté.
Ils avancèrent un peu plus mais ne virent pas la moindre personne. La princesse était pourtant impatiente de voir un Tiophéis en vrai. Elle n’en avait jamais rencontré. Cette attente était quelque peu frustrante. Surtout que le froid était toujours là et qu’elle n’avait qu’une envie : avaler quelque chose de chaud.
– Je crois savoir que les Tiophéis vouent un culte bien plus profond que les autres races à leur esprit élémentaire. Cet édifice devant nous est sans doute un temple en son honneur. Avec un peu de chance ils sont tous réunis là dedans pour une quelconque célébration.
– Un culte ? À ce point ? s’étonna Kaïh.
– Les humains ne peuvent pas comprendre ce lien qui unit un esprit à son peuple, car l’esprit des ténèbres était en sommeil depuis des années. Son influence sur vous s’est estompée. Mais sache qu’à Ares, Thyella est plus importante encore que le roi lui-même. Elle représente en quelque sorte une divinité vivante, ayant permis au peuple Etrah de prospérer. Il est normal qu’une forme de reconnaissance naisse dans ces cas là. Pour les Tiophéis, c’est un peu plus développé.
Ils avaient à présent parcouru la moitié de la distance les séparant de l’immense temple, et toujours pas le moindre signe de vie.
– Tout de même, ce n’est pas normal, s’inquiéta Ash. Il devrait au moins y avoir quelques gardes. Et ce silence semble irréel. On devrait au moins entendre un chant, une prière, ou quelque chose. Tant de monde au même endroit, ça fait forcément du bruit.
Personne ne répondit, mais la main de Kaïh avait empoigné son épée, confirmant ainsi que l’impression que quelque chose n’allait pas n’était pas qu’une idée.
Ils finirent par arriver devant deux portes polies qu’ils poussèrent avec force. Ils pénétrèrent ainsi dans un immense vestibule donnant immédiatement sur une salle encore plus immense. L’impression de grandeur était à couper le souffle. Des colonnes translucides, parcourues de multiples gravures doucement illuminées d’une lumière bleue, soutenaient une coupole allongée sur laquelle était peint le symbole qu’ils avaient vu un peu plus tôt au sommet de l’édifice.
– Qu’est-ce qu’il s’est passé ici ?! s’exclama Kaïh estomaqué.
Ash, qui jusque là avait porté son regard vers la coupole, suivit celui de Kaïh pour découvrir un terrible spectacle. Son estomac se contracta violemment et son souffle se coupa net. Elle sentit rapidement une horrible odeur lui emplir les narines et sa gorge fit remonter dans sa bouche le contenu de son estomac. Elle cracha au sol le peu de nourriture qu’elle avait en elle, puis, essoufflée, elle posa à nouveau les yeux sur le sol de l’immense salle.
Toute sa surface était recouverte de cadavres. Un véritable tapis de morts, couverts de brûlures et de cloques. Il était difficile de s’imaginer à quoi ressemblaient ces gens avant. Aucun visage n’était intact. Tous avaient été gravement brûlés. De la chair avait même fondu sur certains d’entre eux. Il y avait là des centaines et des centaines de personnes. Hommes, femmes, enfants, tout un peuple donné en pâture aux flammes, puis étalé dans ce temple en l’honneur de leur esprit élémentaire.
Un mouvement attira rapidement leur attention. Assis sur un autel s’élevant à quelques mètres au dessus du sol au centre de la pièce, un homme avait levé le regard vers eux.
– Ash Zanakioriah, c’est un plaisir pour moi d’enfin vous rencontrer.
– Qui êtes-vous ? répliqua quasi instantanément Kaïh.
– Qui je suis ? répéta l’homme en se mettant debout sur l’autel. Qui je suis…
Puis il lâcha un rire qui résonna en écho pendant quelques secondes dans l’immense salle.
– Pour vous je ne suis rien, reprit-il. Pour la princesse des Hommes, celle qui est censée gouverner et protéger son peuple, je ne suis rien du tout. Pour elle, je ne suis bon qu’à être sacrifié pour sa propre survie. Qui je suis ? Je suis une des nombreuses poussières que vous avez balayées pour sauver votre vie.
Ash ne pouvait se détourner du regard de l’homme. Il ne lui semblait pas qu’elle l’ait déjà rencontré, mais elle saisissait où il voulait en venir.
Il leva devant lui son poing ganté de cuir noir. Il portait également une longue veste sombre, lui tombant jusqu’aux chevilles. Il devait avoir une trentaine d’années, les cheveux noirs coupés courts.
– Heureusement, j’ai eu de la chance, contrairement à beaucoup d’autres, continua-t-il. On m’a laissé le choix. Et j’ai choisi de ne pas mourir. J’ai choisi de faire payer à celle qui nous a abandonnés. Pour tous ceux qui n’ont pas eu ma chance.
– Tu as choisi Anghor ! s’exclama Laruku. Celui-là même qui vous a opprimés. Où est la logique là dedans ?
– Il n’y a pas de logique, répondit l’homme. Il n’y a qu’un choix à faire : celui de rejoindre Anghor ou celui de mourir. Je n’ai pas eu la chance d’en avoir d’autre, n’est-ce pas Princesse ? Quand vous avez fui du château, vous nous avez tous condamnés. Moi qui estimais votre père, j’ai eu du mal à l’accepter. Mais tout est devenu clair lorsque Anghor nous a expliqué. J’ai donc choisi de le rejoindre et de vous condamner. Comme vous avez choisi de le fuir et de nous condamner.
– Je n’aurais rien pu faire si j’étais restée, lança Ash comme excuse.
Après avoir prononcé ces mots, elle se sentit pitoyable. Évidemment que ce n’était qu’une excuse. Elle avait eu conscience que son peuple souffrait. C’était une évidence. Mais elle avait aussi décidé de ne pas y penser et de se concentrer sur sa quête. Une chose était claire pourtant : un jour ou l’autre elle le paierait. Et ce jour était peut-être arrivé plus tôt qu’elle l’avait estimé.
L’homme se laissa tomber de l’autel et atterrit sur un cadavre qui explosa littéralement sous ses pieds.
– Je suis Avaroth, le septième général d’Anghor, se présenta-t-il. Je viens de tuer tout un peuple en claquant des doigts. Voulez-vous tout de même me résister ?
Laruku et Kaïh dégainèrent immédiatement leurs armes, comme pour répondre affirmativement à la question d’Avaroth.
– Je ne m’embarrasserai pas du menu fretin.
Dans le tapis de cadavres, un mouvement attira leur attention. Peu de temps après, trois démons en émergeaient, armés de leurs redoutables faux.
– Je m’occupe de la princesse, tuez les deux autres, ordonna-t-il.
Avec une rapidité surhumaine, il bondit droit sur Ash, la heurta avec une force qui lui coupa le souffle. Elle vola alors littéralement en arrière, traversa les larges portes du temple et tomba lourdement sur le sol enneigé, dérapant sur plusieurs mètres.
Elle n’eut même pas le temps de se redresser. L’homme tomba lourdement sur elle, son poing s’enfonçant dans son ventre. Le sang jaillit de la bouche d’Ash, mais l’homme s’était envolé au dessus d’elle et retombait, pieds en avant vers la princesse.
L’impact fit trembler le sol et un nuage de neige poudreuse s’éleva dans les airs. Au dernier moment Ash avait réussi à se déplacer, évitant la zone d’impact de justesse. Mais le souffle l’avait faite une fois de plus tomber à terre.
Elle tituba en se relevant tandis que le nuage de neige était balayé par le vent et que l’homme apparaissait, un sourire aux lèvres.
– Tu ne résistes pas chère princesse ? On m’a dit de m’attendre à de la résistance. Je n’ai même pas encore utilisé ma magie. Je t’en prie, résiste !
Il tendit un bras dans sa direction et immédiatement une aura rouge sombre l’entoura.
Un vrombissement retentit, suivi d’une explosion qu’Ash se prit de plein fouet. Une chaleur atroce lécha son corps, faisant brunir son haut clair. Elle s’étala au sol, son bras gauche gravement brûlé, laissant échapper un nuage de vapeur dans le froid polaire. Un hurlement de douleur s’éleva dans le ciel. Ash souffrait le martyr, la brûlure était atroce.
Au même moment, l’une des tours de l’édifice vola en éclat et deux masses sombres s’en détachèrent, volant dans le ciel avec vitesse. L’une d’elle finit par retomber vers le sol jusqu’à ce qu’Ash ne la perde de vue.
– Tes amis vont mourir, lança Avaroth. Et tu ne vas pas tarder à les rejoindre. Mais avant, tu te prosterneras devant Anghor. Tu lui céderas ta puissance. Et dans l’indifférence de ton peuple, tu t’éteindras de la plus brutale des manières.
Ash serrait inutilement son bras meurtri contre elle. Elle était épuisée, incapable de répliquer ou même de résister. Et la douleur lui faisait peu à peu tourner la tête.
– Anghor a gagné. Et tous ceux qui résistent encore aujourd’hui seront écrasés.
Une main entoura sa gorge, la soulevant au dessus du sol. La poigne était si forte que son souffle se bloqua immédiatement et qu’un nuage de points obscurcit rapidement la vue de la princesse.
– C’est fini.
…
Un tremblement violent ébranla la princesse. Elle se sentit sombrer dans un abime sans fin. Une voix, reconnaissable entre toutes, lui murmura alors aux oreilles.
– Réveille-moi Princesse. Abandonne-toi à moi sans condition. Ta douleur nourrira ma puissance et ensemble nous vaincrons tes ennemis.
L’esprit avait toujours été là, prêt à se manifester à la moindre occasion.
La princesse chercha désespérément la voix de Thyella, mais seul le murmure des ténèbres était présent. Était-ce donc sa seule alternative pour rester en vie ? S’abandonner aux ténèbres une fois encore ? La dernière fois que c’était arrivé, elle avait tué des innocents sans même y penser. Aurait-elle la force de résister à ces pulsions meurtrières ?
– Laisse-moi t’inonder de ma puissance, lui murmura l’esprit des ténèbres. Laisse-moi tuer tes ennemis. Deviens la princesse des ténèbres !
– D’accord
…
Une véritable tornade d’aura entoura alors Ash, forçant Avaroth à lâcher prise et à prendre un peu de distance. Le noir profond des ténèbres entourait Ash. De l’aura magique en quantité impressionnante. Se sentant pleine de force, Ash lança haut et fort un mot qui s’envola vers le ciel.
– YAMITSURUGI !
L’épée apparut dans sa main et immédiatement l’aura de ténèbres sembla s’y accrocher, la nourrir. La lame se noircit encore plus, semblant refléter un gouffre sans fond.
– Voilà qui est mieux, s’exclama Avaroth. Montre-moi donc cette puissance qui inquiète notre Maître !
Ash sentait une sensation très agréable le long de son bras gauche. La douleur s’était transformée en plaisir. Ce n’était pas aussi fort qu’à Ares, mais la sensation était la même.
Avaroth lâcha une nouvelle gerbe de flammes vers la jeune femme. A nouveau l’explosion lança vers le ciel un nuage de vapeur brûlante. Mais déjà Ash était passée dans le dos de son ennemi. Elle abattit son épée vers lui de toutes ses forces. Une traînée noire fusa alors de la lame, et fonça droit devant elle sur plusieurs mètres avant de rencontrer un bâtiment qui explosa violemment en répandant des gravats dans tous les sens.
– Impressionnant, lâcha une voix amusée au dessus de la princesse.
Avaroth s’était littéralement télétransporté haut dans les airs.
– Tu maîtrises d’ores et déjà l’hyper-vitesse ? L’une des techniques Séraphines les plus communes. Mais ton niveau est pitoyable !
Ash détendit ses jambes, se propulsant à toute vitesse vers l’homme qu’elle commençait à haïr de plus en plus. En elle le sentiment de devoir le tuer allait grandissant. Et à chaque fois qu’elle y pensait, un frisson d’excitation lui remontait le long de la colonne vertébrale. Le sol en dessous d’elle explosa littéralement lorsqu’elle le quitta.
Leurs corps se heurtèrent avec violence tandis qu’ils continuaient à monter haut dans le ciel tant l’élan d’Ash avait été puissant. La main de l’homme avait dévié la lame de l’épée et chacun avait saisi le cou de l’autre de son autre main, serrant de toutes leurs forces. Leur but n’était plus de paralyser l’autre, mais bien de le tuer.
– Ta force est impressionnante, mais rien à coté de celle d’Anghor.
– Mais supérieure à la tienne, répliqua Ash en souriant.
Elle se concentra rapidement, accumulant l’aura dans sa main et libéra toute la puissance d’un coup. Une violente explosion les sépara et ils retombèrent tous deux vers le sol, touché par l’explosion.
Le corps d’Ash traversa la coupole du temple et s’écrasa sur son sol, dans la nappe de cadavres qui le recouvrait toujours. Les relents de mort lui évoquèrent une délicieuse odeur. Elle se redressa alors et vit en face d’elle un démon aux prises avec Kaïh. Il résistait, se servant de sa large épée pour tenir le démon à distance, mais celui-ci lui asséna un coup de faux qui ouvrit une large entaille dans le torse du jeune homme. Contrairement à ce qu’elle aurait pu croire, la vue du sang ne procura aucun sentiment d’excitation ou de plaisir à Ash. Elle sentit la colère la submerger.
Elle fonça vers le démon, épée en avant, fit un mouvement circulaire avec son poignet, dépassa Kaïh et fonça vers la sortie. Derrière elle, le corps du démon se sépara en deux, puis il disparut dans un nuage de cendres.
– Tu n’as donc pas peur de mourir ? lança Avaroth à Ash, à nouveau face à face.
– Pas si je t’emmène avec moi.
L’homme au long manteau serra les dents, les sourcils froncés. Une large entaille se dessinait le long de sa joue, puis le long de son cou. Il semblait avoir compris qu’Ash n’était pas aussi faible qu’il le disait.
– Toi et toute cette ville, vous allez disparaître !
Il leva alors les mains au ciel et immédiatement un mur de flammes l’entoura, montant haut dans le ciel. Un véritable cercle de feu entourait Avaroth et peu à peu son diamètre augmentait, vaporisant instantanément la neige, rongeant le sol et rendant l’air plus sec que celui d’un désert.
– Tant pis si Anghor te veut vivante, hurla Avaroth. Je vais te réduire en cendres ! La punition que le maître m’infligera sera un bien moindre coup comparé à la joie de t’avoir fait disparaître de Gaëa !
Le diamètre du cercle faisait à présent une centaine de mètres. Les habitations qui entraient en contact avec le mur de flammes étaient pratiquement désintégrées en quelques secondes. Impossible d’atteindre Avaroth.
Inutilement Ash chercha du regard une solution. Elle pouvait toujours fuir, mais ses amis étaient toujours quelque part dans la ville. Elle fonça donc vers l’église pour trouver Kaïh, mais celui-ci n’y était plus. Sans doute était-il parti aider Laruku. Elle fixa un instant la ville, paniquée, cherchant une trace de ses amis. Mais le temps lui manquait, le mur de flammes se rapprochait de plus en plus rapidement de l’église.
– Il ne peut pas être intouchable, se répéta Ash. Comment l’atteindre.
Dans un éclair de lucidité elle se décida à tenter quelque chose. Un saut vertigineux lui permit de sortir de l’église par le trou dans la coupole qu’elle avait fait un peu plus tôt. Puis elle continua à sauter sur les larges tours qui montaient vers le ciel. Régulièrement elle se propulsait contre leur surface, espérant atteindre le sommet. Une fois arrivée au dernier pont horizontal joignant les tours entre elles, elle fléchit les genoux, concentra toute son aura dans ses jambes et se propulsa aussi haut qu’elle le pouvait. Son ascension ne dura que quelques secondes, mais elle se retrouva si haut dans le ciel que la ville ne ressemblait plus qu’à une tache au centre de laquelle un point lumineux brillait.
Alors elle se laissa tomber vers ce point lumineux. Le sol se rapprocha à toute vitesse et bientôt le cercle de flammes se retrouva à sa hauteur. Comme elle l’avait espéré, elle pouvait sans mal pénétrer dans le cercle par le haut. Juste en dessous d’elle, Avaroth leva la tête.
Une gerbe de flammes fut lancée vers la princesse, mais elle choisit de se la prendre de plein fouet, puis accéléra sa chute, épée en avant. Elle sentit une agréable sensation sur son visage, lui indiquant qu’elle venait d’être brûlée au premier dégré. Elle ignora ce détail et se prépara à l’impact.
Avaroth laissa échapper un hurlement de rage tandis que la lame le traversait comme dans du beurre. Elle finit par s’enfoncer dans le sol et tout autour d’eux de multiples lézardes se formèrent instantanément dans la pierre. Puis la détonation souffla le cercle de feu et balaya toutes les cendres qui virevoltaient autour.
Le corps d’Avaroth s’étala mollement au sol, répandant rapidement son sang à terre. Il était mort et Ash sentait une vague de plaisir monter en elle. Elle y résista de toutes ses forces, mais sentait bien qu’une partie d’elle voulait s’y abandonner.
Yamitsurugi disparut dans un sifflement et Ash se saisit la tête, essayant tant bien que mal d’ignorer la voix qui lui répétait de s’abandonner au plaisir. Il ne fallait pas que l’épisode d’Ares ne se rejoue. Elle avait promis de résister.
– Ash, respire profondément.
La voix de Laruku la rassura. Celui-ci avait posé une main sur son épaule. Fait surprenant, connaissant la répulsion de l’Etrah au contact physique.
La princesse obéit, prenant plusieurs profondes inspirations. Mais la vague de plaisir gagna en intensité.
Un bruit de froissement se fit alors entendre et elle entendit Kaïh émettre un cri de surprise.
– Ash, rappelle-toi ce que tu m’as dit à Ares. Rappelle-toi la promesse que tu as faite à Thyella. Rappelle-toi de ta détermination. Le voyage est loin d’être fini ! Ne le laisse pas te submerger.
Mais Ash ne les entendait déjà presque plus. L’esprit des ténèbres était trop fort pour elle.
– Qu’est-ce qu’on fait ?! Elle se transforme ! lança la voix lointaine de Kaïh.
Dans le dos de la princesse, émergeant de son omoplate gauche, une grande aile aux plumes noires était apparue.
Époustouflant épisode entre la magnifique description de la ville et le combat à couper le souffle. La fin donne envie de lire toujours et encore plus.
Ce n’est que dans mon imagination mais comme ce chapitre s’y déroule, je trouve ça impressionnant.
On plonge facilement dans cet univers et c’est toujours un plaisir de lire.